
Un excès de vitesse de moins de 20 km/h en agglomération relève d’une infraction de 4e classe ; un outrage à agent, de la 5e. Pourtant, les conséquences administratives et financières varient fortement d’une classe à l’autre, tout comme les possibilités de contestation ou d’aménagement des peines.La législation distingue ces catégories pour ajuster la sanction à la gravité de l’acte, créant ainsi une hiérarchie précise dans le droit pénal routier et le droit commun. Des subtilités existent concernant le retrait de points, la récidive ou encore la prescription, modifiant l’impact concret sur la vie quotidienne et le casier judiciaire.
Plan de l'article
- Contravention de 4e et 5e classe : ce qui les distingue des autres infractions
- Quels types de comportements sont sanctionnés et à quels montants s’exposer ?
- Sanctions principales et conséquences légales : ce que prévoit la loi
- Vos droits face à une contravention : contestation, délais et recours possibles
Contravention de 4e et 5e classe : ce qui les distingue des autres infractions
Dans la galaxie du droit routier, toutes les fautes ne se ressemblent pas. Un stationnement gênant ? Un oubli de ceinture ? On reste sur des rappels à l’ordre, presque anecdotiques, correspondant aux contraventions de première ou deuxième classe. Mais franchir un feu rouge, sortir son téléphone en pleine circulation ou pousser l’accélérateur au-delà du raisonnable, là, on passe la vitesse supérieure.
La 4e classe ouvre une nouvelle grille : celle où le risque commence à peser sérieusement. Le conducteur distrait ou pressé, surpris avec son portable ou commettant un excès de vitesse modéré, se retrouve dans cette catégorie. La 5e classe, de son côté, vise les comportements autrement plus graves : absence d’assurance, mise en danger flagrante, récidive bien tranchée. En résumé, la bascule entre simple manquement et véritable atteinte à la sécurité de tous.
Le choix de cette gradation n’a rien d’anodin. Elle influence le type de sanction encouru, le tarif, les démarches à suivre, mais aussi le risque de voir son permis suspendu, voire son dossier basculer au tribunal.
Voici les éléments qui permettent de comprendre la logique de cette sévérité croissante :
- Niveau de la contravention : de la 1re à la 5e, chaque marche franchie s’accompagne d’un durcissement de la peine.
- Infractions de 4e et 5e classe : souvent associées à une procédure judiciaire, à des audiences, voire à une confiscation pure et simple de votre véhicule, en cas de cas exceptionnellement grave.
La 4e classe, c’est la charnière entre le simple avertissement et la vraie sanction. Atteindre la 5e, c’est s’exposer à des suites qui changent le quotidien du conducteur, loin du simple rappel à la loi.
Quels types de comportements sont sanctionnés et à quels montants s’exposer ?
Si vous conduisez, impossible de passer à côté des 4e classes : feu rouge brûlé, téléphone en main, excès de vitesse compris entre 20 et 49 km/h au-dessus du maximum autorisé, ou utilisation abusive de la bande d’arrêt d’urgence, autant d’exemples régulièrement rencontrés sur la route.
Le barème est limpide : amende forfaitaire de 135 €, qui grimpe à 375 € en cas de retard de paiement, et peut culminer à 750 € si le passage devant le tribunal devient inévitable. L’objectif est clair : dissuasion rapide, sanction efficace.
Les 5e classes, elles, sanctionnent différemment. Rouler sans assurance, modifier son véhicule sans autorisation ou violer une interdiction de conduire ne relèvent plus de l’étourderie. On entre dans le domaine des comportements à fort risque, où le montant s’élève directement à 1 500 €, pouvant aller jusqu’à 3 000 € en cas de récidive. Et ici, pas d’amende forfaitaire : direction la barre du tribunal, qui peut aussi décider de l’immobilisation ou même de la confiscation du véhicule.
Pour visualiser les montants liés à chaque classe, voici où vous vous situez :
- Infractions de 4e classe : 135 € (forfaitaire), 375 € (majorée), 750 € (plafond devant le tribunal de police)
- Infractions de 5e classe : 1 500 € (maximal devant tribunal) et jusqu’à 3 000 € en cas de récidive reconnue
Difficile donc pour l’automobiliste de plaider l’ignorance : chaque classe annonce clairement la couleur dès la première infraction.
Sanctions principales et conséquences légales : ce que prévoit la loi
Pas de place à l’interprétation : le code de la route prévoit, au-delà de l’amende, une perte de points qui pique directement au portefeuille et au permis. Un feu tricolore oublié ? Trois points en moins. Un coup de fil au volant ? Quatre points envolés. Passer dans la catégorie supérieure, notamment en cas de récidive ou de défaut d’assurance, et ce sont six points qui peuvent s’échapper d’un coup.
Ce coup de rabot sur le solde de points peut mener tout droit vers une invalidation pure et simple. À cela peut s’ajouter, dans des cas précis, une suspension de permis ou une immobilisation du véhicule, décidée par le juge en cas de 5e classe, voire une confiscation sans appel pour les faits les plus graves.
Les conséquences sur la réputation légale du conducteur diffèrent aussi : une 4e classe n’entraîne aucune mention au casier judiciaire. À partir de la 5e classe, une trace peut apparaître sur le volet n°2 du casier, surtout s’il y a récidive. Parfois, un stage de sensibilisation à la sécurité routière est imposé ; il n’est pas systématique, mais peut donner la possibilité de récupérer des points si le juge le décide.
- Retrait de points variable selon la gravité, entre 1 et 6 points perdus sur le permis
- Suspension du permis, immobilisation ou saisie du véhicule : possibles dès la 4e classe, très fréquents en 5e sur décision du tribunal
- Stage de sensibilisation : peut être requis, stage qui ouvre parfois la porte à une récupération partielle du capital points
Vos droits face à une contravention : contestation, délais et recours possibles
Recevoir une contravention de 4e ou 5e classe, c’est faire face à des règles très précises. Impossible de se défendre à l’aveugle : la moindre erreur ou omission sur l’avis, la date, ou le processus peut offrir une ouverture. Premier réflexe : examiner à la loupe les renseignements inscrits sur la contravention pour détecter d’éventuelles irrégularités.
Les délais jouent contre vous : 45 jours pour contester une amende classique, 30 si elle est déjà majorée. Passé ce cap, la marche arrière n’est plus possible. Il faut remplir le formulaire de requête en exonération fourni, rédiger son argumentation, ou engager la procédure par les voies en usage, courrier, ou recours administratif classique.
- Argumentation : chaque point soulevé doit être étayé par des justificatifs (vol avéré, erreur d’imputation, impossibilité matérielle…)
- Audience au tribunal de police : accessible si la contestation perdure ; un avocat spécialiste du droit routier peut faire toute la différence
- Recours gracieux ou hiérarchique : une possibilité lorsqu’il existe un défaut manifeste dans la procédure relevée
La contestation s’apparente souvent à une partie technique où chaque délai, chaque détail de forme, compte. Un cabinet spécialisé saura repérer un vice dans le dossier ou une preuve mal recueillie. Le verdict appartient au tribunal de police, qui tranche, parfois sans présence requise, parfois après débat contradictoire.
Sur la route ou devant un juge, la distinction entre 4e et 5e classe ne laisse personne indifférent. Tôt ou tard, chaque conducteur apprend où se situe la frontière, et pourquoi il vaut mieux éviter de la franchir.




































