
Un agent de police municipale ne peut pas dresser un procès-verbal pour franchissement d’un feu rouge s’il n’a pas constaté l’infraction directement. Les radars automatiques, eux, peuvent déclencher une sanction sans intervention humaine, mais pas dans toutes les communes. Certaines verbalisations sont annulées en raison d’un manque de signalisation ou d’une erreur de procédure lors de la constatation.La contestation d’une amende pour feu rouge repose sur des délais stricts et des justificatifs précis, souvent négligés. Sanctions, retrait de points et recours possibles dépendent du mode de verbalisation, mais aussi de la façon dont la procédure a été respectée.
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Qui est habilité à verbaliser un franchissement de feu rouge ?
Sur la route, la décision de sanctionner n’appartient qu’à certains agents. Pour constater et verbaliser le passage au feu tricolore, il faut que le représentant de l’ordre, qu’il soit policier municipal, gendarme ou agent de la police nationale, ait assisté à l’infraction de façon directe, sur place, sans écran ni rapport tiers.
Ainsi l’impose la loi : aucune verbalisation légale ne tient si l’agent ne voit pas lui-même le franchissement du feu. Les policiers municipaux n’ont donc pas le droit de dresser un PV sur la base d’une vidéo ni d’un simple signalement. D’après le code de la route, tout repose sur un constat immédiat : sans ce témoignage, aucune sanction n’est recevable.
Cependant, depuis l’installation de certains équipements, le cadre évolue. Les radars feux rouges ont modifié le jeu. Positionnés à des carrefours souvent stratégiques, ces dispositifs automatiques repèrent tout véhicule qui franchit la ligne alors que le feu est passé au rouge. Le flash s’enclenche, le dossier part en traitement, et la sanction tombe, même sans agent sur les lieux. L’avis de contravention est alors généré automatiquement par le centre automatisé de constatation des infractions routières. Plus d’échappatoire : chaque franchissement est traqué, et l’automobiliste n’a plus de marge d’interprétation.
Il existe toutefois des exceptions : les véhicules d’urgence, les services de secours, les forces de l’ordre en mission dérogent à la règle. Pour eux, franchir le feu fait parfois partie de l’intervention. Côté piétons, il n’y a pas de verbalisation directe pour avoir traversé au rouge, mais la responsabilité demeure en cas d’accident. La sécurité routière s’attache ainsi à ce que chaque règle protège concrètement tous ceux qui évoluent sur la voie publique.
Les différentes méthodes de constatation : agents, radars et caméras
S’assurer qu’un feu rouge a bien été franchi se fait selon plusieurs techniques reconnues. Trois méthodes coexistent.
La première reste classique : l’agent posté à un carrefour observe, intervient et dresse le procès-verbal s’il constate une infraction. Cette présence humaine permet aussi d’appréhender le contexte : embouteillage, urgence évidente, pluie battante… Chaque détail compte, et l’agent peut nuancer la sanction.
Ensuite viennent les radars feux rouges. En service 24h/24, ils surveillent la moindre infraction. Quand un véhicule franchit la ligne d’arrêt alors que le feu est rouge, l’appareil prend deux photos : une au moment du passage, l’autre montrant l’état du signal lumineux. Les images sont envoyées pour traitement automatisé, et l’amende atterrit directement chez le titulaire du certificat d’immatriculation.
Enfin, les caméras de surveillance complètent la panoplie. Elles enregistrent les mouvements quotidiens à certains carrefours, repèrent les infractions, mais la décision de verbaliser reste le privilège de l’agent. L’image recueillie sert alors de preuve lorsqu’un agent décide d’aller plus loin.
Voici les modes de constatation qui encadrent les franchissements de feu rouge :
- Constatation directe : présence d’un agent, intervention sur le vif
- Radar feu rouge : sanction automatisée déclenchée dès le passage au rouge
- Caméra de surveillance : appui ou preuve, décision ultime confiée à l’humain
Le progrès technique multiplie les méthodes, mais l’enjeu reste de taille : faire respecter chaque arrêt et limiter les risques, pour tous.
Sanctions encourues : amende, retrait de points et conséquences sur le permis
Griller un feu rouge expose l’automobiliste à des sanctions d’emblée. L’amende forfaitaire fixée à 135 euros peut grimper à 375 euros si le paiement tarde. Ignorer la sanction ou refuser de désigner le conducteur peut alourdir la facture, sans discussion.
Autre conséquence automatique : perdre 4 points sur le permis, indépendamment de l’ancienneté du conducteur. Ceux qui sont en période probatoire voient là un vrai défi : il pourra être nécessaire de suivre un stage de récupération de points en urgence sous peine d’invalidation pure et simple du permis.
Pour plus de clarté, voici ce que vous risquez lorsque le feu rouge est franchi :
- Amende forfaitaire : 135 euros
- Majoration : montant pouvant grimper à 375 euros
- Retrait de points : 4 points sur le permis
- Stage de récupération : peut s’imposer, notamment en permis probatoire
Un franchissement de feu suivi d’un accident entraîne des conséquences encore plus graves. Le conducteur voit sa responsabilité pénale et civile engagée. Les compagnies d’assurances revoient parfois leur cotation à la hausse, la prime subit un malus, et l’infraction reste inscrite dans le relevé d’information. Un cercle qui n’échappe à personne lors d’un futur contrat ou d’une résiliation.
En cas de récidive ou d’infractions multiples, la menace d’une suspension de permis devient réalité. Une convocation devant le tribunal de police est alors inévitable, et les conséquences se ressentent sur la vie quotidienne bien au-delà du coût pécuniaire.
Contester une amende pour feu rouge : démarches, délais et conseils pratiques
Recevoir un avis de contravention pour feu rouge ne signifie pas toujours que la sanction sera automatique. Il existe des recours, à condition d’être rapide et organisé. Dès la réception de l’amende, un délai de 45 jours s’ouvre pour formuler et envoyer la contestation. Passé ce délai, les recours deviennent ardus et l’amende peut être majorée.
Pour défendre ses droits, il s’agit de réunir tous les éléments possibles. Rédiger une lettre de contestation construite, y joindre l’avis reçu, le formulaire de requête en exonération et chaque document à valeur probante : dysfonctionnement du radar, photographie illisible, attestation en cas de prêt ou de vol du véhicule. Ce dossier doit être adressé en recommandé avec accusé de réception à l’organisme concerné.
Voici les motifs qui appuient une contestation de feu rouge :
- Erreur matérielle : mauvaise immatriculation, modèle différent, lieu ou date incorrecte
- Dysfonctionnement technique : souci du radar, image inexploitable
- Urgence ou nécessité : transport médical d’urgence, intervention prioritaire, situation contraignante et avérée
La demande est alors analysée par l’officier du Ministère Public. Si elle est rejetée, il reste la voie du tribunal de police. Lorsque les enjeux sont importants, perte de points, récidive, permis limité, il peut être judicieux de consulter un spécialiste du droit routier. La clé : respecter la procédure, surveiller chaque échéance, et apporter les preuves demandées sans faille.
Au feu rouge, tout se décide en une seconde. Entre le réflexe et la sanction, il n’y a parfois qu’une fraction d’hésitation, mais les conséquences, elles, marquent plus longtemps la trajectoire de chacun.




































